Un cousu main...

Nous avons présenté notre première collection de sacs ornés de cannetille lors du salon Parisien « Première Classe » qui se déroulait dans le jardin des Tuileries, en octobre 2009. Les premières broderies étaient réalisées de manière traditionnelle et identique à la technique du XVIe siècle, la broderie était ainsi réalisée sur du tissu. L’idée étant de créer un ressenti de broderies anciennes, retrouvées par miracle et qui seraient appliquées sur des formes de sacs modernes en cuir. Pour renforcer l’effet « vintage » nous avons effiloché les contours de la base en coton sur lequel la broderie est réalisée. L’effet était fantastique…mais pas assez satisfaisant à nos goûts.

Alors guidé par l’envie de créer l’exceptionnel, nous avons commencé à explorer, avec notre brodeur, les possibilités de réalisation de broderies sur le cuir. Apres quelques pièces ratées nous avons enfin réussi à mettre au point des broderies sur la base d’un cuir d’agneau ! En effet le travail se compliquait pour le brodeur qui devait passer beaucoup plus de temps sur une broderie. Petit rappel de la technique : chaque spirale de cannetille doit être découpée à la taille souhaité puis cousue à la main à l’aide d’un fil et d’une aiguille qui traverse chaque petit tube et qui fixe les petits morceaux de cannetille, un par un, pour créer le motif. La plus grande difficulté est de traverser le cuir d’agneau qui est beaucoup plus dense que le tissu et de le faire proprement, car la faute est impardonnable : l’aiguille laisse un trou qui ne disparaîtra jamais. Mais nos efforts ont payé ! L’effet obtenu est absolument magistral !

Quand la broderie fut terminée et découpée pour être appliquée sur la surface d’un sac, il n’était pas imaginable d’utiliser une machine à coudre. Cette broderie exceptionnelle, cousu main sur l’agneau devait être également appliquée à la main. C’est une bonne façon de souligner la beauté du travail.

D’ailleurs je ne m’arrête jamais d’admirer la surprenante précision et la justesse du travail de nos brodeurs. Il est difficile d’imaginer, quand on regarde ces pièces, qu’elles sont réalisées à la main. Et c’est seulement de toutes petites asymétries ou de légères différences de courbes qui témoignent que le travail est fait par un humain…